Après le choix de nouvelles qu'en 1965 nous donna Mori Arimasa :
Rashômon et autres contes, voici des textes moins connus peut-être mais
tout aussi saisissants : textes de jeunesse où perce cruellement
l'influence occidentale dans laquelle se débattirent malaisément les
écrivains du Meiji. Influence qui vient se perdre et se retrouver dans
les hésitations morbides de La vie d'un idiot, journal autobiographique,
dont Akutagawa confia au plus proche de ses amis le soin de décider
s'ils étaient publiables ou non, ces fragments déchirants d'un homme
déchiré. Voici donc la première traduction française de ces pages
terribles où l'on voit se décomposer une personnalité d'exception qui
s'évertue à choisir l'aube qui sera celle de son suicide. Combien
admirable déjà se montrait Akutagawa dans Les mandarines, brève nouvelle
de jeunesse ! Il le demeura toujours ; ici en tout particulier dans la
surprenante, suffocante réinterprétation du vieux thème des
Quarante-sept ronins : Un jour, Ôishi Kuranosuke, dont la force, la
perfection défient les plus achevées de ses nouvelles, sans même en
excepter Dans le fourré, qui inspira Kurosawa. Le Japon des samouraïs et
du bushidô ne cessait de mourir. Assuré de s'en féliciter Akutagawa ne
savait hélas plus quelle grandeur lui substituer. Angoissante
hésitation, drame pour lui insupportable, qu'il n'éluda qu'en se tuant.
Description:
Après le choix de nouvelles qu'en 1965 nous donna Mori Arimasa : Rashômon et autres contes, voici des textes moins connus peut-être mais tout aussi saisissants : textes de jeunesse où perce cruellement l'influence occidentale dans laquelle se débattirent malaisément les écrivains du Meiji. Influence qui vient se perdre et se retrouver dans les hésitations morbides de La vie d'un idiot, journal autobiographique, dont Akutagawa confia au plus proche de ses amis le soin de décider s'ils étaient publiables ou non, ces fragments déchirants d'un homme déchiré. Voici donc la première traduction française de ces pages terribles où l'on voit se décomposer une personnalité d'exception qui s'évertue à choisir l'aube qui sera celle de son suicide. Combien admirable déjà se montrait Akutagawa dans Les mandarines, brève nouvelle de jeunesse ! Il le demeura toujours ; ici en tout particulier dans la surprenante, suffocante réinterprétation du vieux thème des Quarante-sept ronins : Un jour, Ôishi Kuranosuke, dont la force, la perfection défient les plus achevées de ses nouvelles, sans même en excepter Dans le fourré, qui inspira Kurosawa. Le Japon des samouraïs et du bushidô ne cessait de mourir. Assuré de s'en féliciter Akutagawa ne savait hélas plus quelle grandeur lui substituer. Angoissante hésitation, drame pour lui insupportable, qu'il n'éluda qu'en se tuant.