Il sut que sa femme était morte à l'instant même où soncorps tant aimé
rebondit, dans un craquement sinistre,sur le cinquième degré de pierre de l'escalier.
Puis, aufond des yeux de Kenna, Connor Mac Lerie vit le voileterne de la mort
remplacer l'acceptation de son destin,qu'il avait pu y lire un instant plus tôt. Elle ne
cria pas ;tout ce qu'il perçut, ce fut ce bruit terrible d'os brisés,lorsqu'elle s'écroula au
pied des marches. Elle n'avait pas prononcé un mot, pas même gémi.Mais lui, il cria. Un
véritable rugissement sortit de sapoitrine et attira familiers et serviteurs du
château dansla grand-salle, au-dessous de lui. Tous le regardaient en silence et déjà,
ils le jugeaient,certains de la façon dont ces tragiques événements
devaients'être déroulés, au cours de la dispute dont ils avaient putout entendre. Connor
ferma un instant les yeux, tournales talons et s'en fut. Le soir même, la légende
de la Bête naissait. Très viteelle fit le tour des hautes terres d'Ecosse ; on
se disait à l'oreille, en se signant, le récit de la scène. Commentelle avait imploré son
pardon et comment il le lui avaitrefusé, sans la moindre pitié. Sa réputation de
cruautéenfla et enfla encore. Les mères tremblaient pour leursfilles, les pères
répétaient la rumeur en s'interrogeantgravement et les tendrons de tous les clans
environnantspriaient pour que jamais aucun traité d'alliance ne vîntles mettre à la merci
d'un tel mari.
Un an à peine après la mort tragique de son épouse, sonpère rendit l'âme à son
tour et Connor prit la tête du clanMac Lerie. Un second mariage devenait non
seulementsouhaitable, mais indispensable.
Alors, « la Bête » se mit à fouiller les Highlands, à larecherche d'une fiancée.
Description:
Prologue
Ecosse, 1352
Il sut que sa femme était morte à l'instant même où son corps tant aimé rebondit, dans un craquement sinistre, sur le cinquième degré de pierre de l'escalier. Puis, au fond des yeux de Kenna, Connor Mac Lerie vit le voile terne de la mort remplacer l'acceptation de son destin, qu'il avait pu y lire un instant plus tôt. Elle ne cria pas ; tout ce qu'il perçut, ce fut ce bruit terrible d'os brisés, lorsqu'elle s'écroula au pied des marches. Elle n'avait pas prononcé un mot, pas même gémi. Mais lui, il cria. Un véritable rugissement sortit de sa poitrine et attira familiers et serviteurs du château dans la grand-salle, au-dessous de lui. Tous le regardaient en silence et déjà, ils le jugeaient, certains de la façon dont ces tragiques événements devaient s'être déroulés, au cours de la dispute dont ils avaient pu tout entendre. Connor ferma un instant les yeux, tourna les talons et s'en fut. Le soir même, la légende de la Bête naissait. Très vite elle fit le tour des hautes terres d'Ecosse ; on se disait à l'oreille, en se signant, le récit de la scène. Comment elle avait imploré son pardon et comment il le lui avait refusé, sans la moindre pitié. Sa réputation de cruauté enfla et enfla encore. Les mères tremblaient pour leurs filles, les pères répétaient la rumeur en s'interrogeant gravement et les tendrons de tous les clans environnants priaient pour que jamais aucun traité d'alliance ne vînt les mettre à la merci d'un tel mari.
Un an à peine après la mort tragique de son épouse, son père rendit l'âme à son tour et Connor prit la tête du clan Mac Lerie. Un second mariage devenait non seulement souhaitable, mais indispensable.
Alors, « la Bête » se mit à fouiller les Highlands, à la recherche d'une fiancée.