Jacques Le Goff, médiéviste réputé, dresse
l'histoire de l'usure au Moyen-Age, de l'usurier, de l'évolution des
mentalités sur l'usure.
L'usure, dans l'économie médiévale du don
et du contre-don, "c'est la levée d'un intérêt par un prêteur dans des
opérations qui ne doivent pas donner lieu à intérêt (...) L'usure
intervient là où il n'y a pas production ou transformation matérielle de
biens concrets."
"Faire enfanter l'argent à l'argent prêté est
contre nature." Dans une société régentée par les valeurs chrétiennes,
où les réponses aux questions sont cherchées dans la Bible, Saint
Bonaventure précise : "L'argent en tant que de soi et par soi ne
fructifie pas mais le fruit vient d'ailleurs."
L'usurier est considéré comme oisif; l'oisiveté est mère de tous les vices.
L'usurier
pèche contre Dieu car il "ne vend rien au débiteur qui lui appartienne,
seulement le temps qui appartient à Dieu. Il ne peut donc tirer un
profit de la vente d'un bien étranger".
L'usurier se damne sur
terre et se voue à l'enfer après sa mort. Seule la véritable contrition,
accompagnée donc de la restitution de tous ses biens aux pauvres, peut
assurer le paradis à l'usurier repentant avant sa mort.
Le XIII°
siècle voit la naissance et le développement de deux voies conduisant à
l'acceptation de l'usurier : "la modération dans les pratiques et
l'apparition de nouvelles valeurs dans le domaine des activités
économiques
Description:
Jacques Le Goff, médiéviste réputé, dresse l'histoire de l'usure au Moyen-Age, de l'usurier, de l'évolution des mentalités sur l'usure.L'usure, dans l'économie médiévale du don et du contre-don, "c'est la levée d'un intérêt par un prêteur dans des opérations qui ne doivent pas donner lieu à intérêt (...) L'usure intervient là où il n'y a pas production ou transformation matérielle de biens concrets."
"Faire enfanter l'argent à l'argent prêté est contre nature." Dans une société régentée par les valeurs chrétiennes, où les réponses aux questions sont cherchées dans la Bible, Saint Bonaventure précise : "L'argent en tant que de soi et par soi ne fructifie pas mais le fruit vient d'ailleurs."
L'usurier est considéré comme oisif; l'oisiveté est mère de tous les vices.
L'usurier pèche contre Dieu car il "ne vend rien au débiteur qui lui appartienne, seulement le temps qui appartient à Dieu. Il ne peut donc tirer un profit de la vente d'un bien étranger".
L'usurier se damne sur terre et se voue à l'enfer après sa mort. Seule la véritable contrition, accompagnée donc de la restitution de tous ses biens aux pauvres, peut assurer le paradis à l'usurier repentant avant sa mort.
Le XIII° siècle voit la naissance et le développement de deux voies conduisant à l'acceptation de l'usurier : "la modération dans les pratiques et l'apparition de nouvelles valeurs dans le domaine des activités économiques