Peu d’écrivains peuvent se
targuer de faire la Une du Time, a fortiori à 36 ans. John Updike a
pourtant réalisé cette prouesse. La raison de cet honneur ? Le scandale
provoqué par son dernier livre, Couples, paru cette année.
Les
Hanema, les Smith-bis, les Appleby, les Guerin ou encore les Whitman
nouvellement arrivés sont autant de couples qui appartiennent à cette
middle-class qui s’amuse – à moins qu’elle ne s’ennuie ? – dans la
petite ville de Tarbox, Massachussetts. Soirées agrémentées de boissons
et de jeux de société, week-ends au ski, après-midi à la plage sont à
peine chamboulés par la mort de John Fitzgerald Kennedy.
« Mon
Dieu, chaque fois que j’essaie de dire quelque chose de gentil aux
gens, ils se mettent à rire. Les gens détestent l’amour. Ils se sentent
menacés. C’est comme une carie dentaire, ça sent mauvais et ça fait mal.
Je suis le seul homme sur cette terre qui ne se sente pas menacé ; je
fonce droit dessus avec une sonde et ma petite glace. Je vous aime tous
tant que vous êtes, hommes, femmes, enfants névrosés, chiens estropiés,
chats pelés, cafards. Les gens sont les seuls choses qui restent aux
gens depuis que Dieu a plié bagage. » Mais s’agit-il d’amour… ou de
sexe ?
Car une activité occupe davantage leurs corps et leurs
esprits que le sport et la promenade : l’adultère qui, entre tous ces
couples, confine au libre-échangisme dans une promiscuité malsaine. Plus
ou moins au courant des frasques de son partenaire, coupable des mêmes
méfaits, chacun tente de sauver les apparences, s’accommodant de mœurs
libérées et d’idées plutôt conservatrices. Plus avides de sexe que de
mondanités, plus soucieux du regard des autres que de celui de leurs
conjoints, névrosés, les Couples d’Updike se livrent à l’amour puis à la
haine puis de nouveau à l’amour. Envers leur mari, leur épouse ou leurs
amis.
La société américaine, égratignée par la plume
d’Updike, se choque de se reconnaître, au moins en partie, dans le
miroir tendu par l’écrivain américain. Une société qui, à l’image des
habitants de Tarbox, se voit reprocher de cacher derrière une
façade bien-pensante des actes privés bien loin de l’idéologie affichée
publiquement. Sans toutefois ne leurrer personne et paradoxalement sans
gêne apparente. Ces faux-semblants résisteront-ils à l’avènement du
mouvement hippie, ouvertement libéré ?
Né le 18 Mars 1932,
John Updike devient mondialement connu en 1963 suite à la parution du
roman Le Centaure (The Centaur), transposition du mythe grec à la sauce
américaine récompensée du prestigieux National Book Award. Après avoir
publié Jour de fête à l’hospice (The Poorhouse Fair) et Cœur de lièvre
(Rabbit, Run) respectivement en 1959 et 1960. Également essayiste et
nouvelliste, John Updike, par son œil critique et son écriture brûlante,
réveille une Amérique qui s’endort aujourd’hui dans son hypocrisie.
Description:
Les Hanema, les Smith-bis, les Appleby, les Guerin ou encore les Whitman nouvellement arrivés sont autant de couples qui appartiennent à cette middle-class qui s’amuse – à moins qu’elle ne s’ennuie ? – dans la petite ville de Tarbox, Massachussetts. Soirées agrémentées de boissons et de jeux de société, week-ends au ski, après-midi à la plage sont à peine chamboulés par la mort de John Fitzgerald Kennedy.
« Mon Dieu, chaque fois que j’essaie de dire quelque chose de gentil aux gens, ils se mettent à rire. Les gens détestent l’amour. Ils se sentent menacés. C’est comme une carie dentaire, ça sent mauvais et ça fait mal. Je suis le seul homme sur cette terre qui ne se sente pas menacé ; je fonce droit dessus avec une sonde et ma petite glace. Je vous aime tous tant que vous êtes, hommes, femmes, enfants névrosés, chiens estropiés, chats pelés, cafards. Les gens sont les seuls choses qui restent aux gens depuis que Dieu a plié bagage. » Mais s’agit-il d’amour… ou de sexe ?
Car une activité occupe davantage leurs corps et leurs esprits que le sport et la promenade : l’adultère qui, entre tous ces couples, confine au libre-échangisme dans une promiscuité malsaine. Plus ou moins au courant des frasques de son partenaire, coupable des mêmes méfaits, chacun tente de sauver les apparences, s’accommodant de mœurs libérées et d’idées plutôt conservatrices. Plus avides de sexe que de mondanités, plus soucieux du regard des autres que de celui de leurs conjoints, névrosés, les Couples d’Updike se livrent à l’amour puis à la haine puis de nouveau à l’amour. Envers leur mari, leur épouse ou leurs amis.
La société américaine, égratignée par la plume d’Updike, se choque de se reconnaître, au moins en partie, dans le miroir tendu par l’écrivain américain. Une société qui, à l’image des habitants de Tarbox, se voit reprocher de cacher derrière une façade bien-pensante des actes privés bien loin de l’idéologie affichée publiquement. Sans toutefois ne leurrer personne et paradoxalement sans gêne apparente. Ces faux-semblants résisteront-ils à l’avènement du mouvement hippie, ouvertement libéré ?
Né le 18 Mars 1932, John Updike devient mondialement connu en 1963 suite à la parution du roman Le Centaure (The Centaur), transposition du mythe grec à la sauce américaine récompensée du prestigieux National Book Award. Après avoir publié Jour de fête à l’hospice (The Poorhouse Fair) et Cœur de lièvre (Rabbit, Run) respectivement en 1959 et 1960. Également essayiste et nouvelliste, John Updike, par son œil critique et son écriture brûlante, réveille une Amérique qui s’endort aujourd’hui dans son hypocrisie.